Mon premier récit d’accouchement – Lily 5 avril 2008
J’adore écrire les récits d’accouchement des couples que j’accompagne en haptonomie mais aujourd’hui c’est différent !
Je prends ma plume pour vous raconter mon premier accouchement… la naissance de Lily. Elle a 15 ans aujourd’hui, journée idéale pour vous partager cette histoire.
J’ai vécu une grossesse hyper sereine, très douce, écartée de mon travail. J’étais heureuse enceinte, un gros ventre tout rond et fière de le montrer. Avec mon mari, on s’est préparé avec Tina en l’haptonomie et en parallèle avec une sage-femme, Christine J.
Le terme passé, on me parle de déclenchement au J7. Et la veille de ce jour, avec nos valises, nous voilà en route vers l’hôpital. Une nuit pour maturer le col… mais au matin, ce col n’a pas bougé du tout. Déception pour moi ! On repart valises en main, pour 2 jours à la maison.
Retour à l’hôpital, re-check du col… qui n’a pas bougé ! Nouvelle déception !
La nuit commence, et là après le déclenchement, quelques contractions se font sentir en fin de nuit. Je ne peux pas rester couchée, je marche, je fais les 100 pas dans le couloir. La sage-femme me propose un bain que j’accepte. Mon mari me rejoint, le soleil se lève. Les douleurs sont plus intenses, je n’arrive pas à trouver un soulagement dans l’eau. On me propose la péridurale, j’accepte.
J’appelle « ma sage-femme », Christine et lui dis qu’elle ne doit pas venir, « j’ai la péri, ça ira vite ! », c’est ce que j’ai pensé à ce moment (erreur ! – lors mon deuxième accouchement, je lui ai dit de venir).
La matinée passe, le travail se fait, je dors quelques heures tout comme mon mari. Début d’après midi, la douleur revient, j’ai beaucoup de mal à l’accueillir. L’anesthésiste réinjecte une nouvelle dose. Cela me soulage un peu mais le col n’arrive plus à s’ouvrir, 6 cm. Arrêt ! Marie, la sage-femme me parle de césarienne, je me souviens fondre en larmes. Non, je n’en veux pas !
Changement de sage-femme, Michèle W. arrive. Elle m’injecte un myorelaxant, elle me positionne sur le côte et là, avec ses mains de fée, avec sa présence affective, avec son expérience, elle me masse, encore encore. Mon corps se détend, mon col s’ouvre enfin. Je la remercie encore aujourd’hui, sans elle mon accouchement aurait eu une autre saveur. Notre bébé sera bientôt là !
Le temps de la poussée arrive, lovée dans les bras de mon mari, je me mets à pousser. Je me souviens de l’ambiance très encourageante … surtout de mon mari qui poussait autant que moi, si pas plus. C’était drôle !
Une bonne heure et demi plus tard, j’attrape Lily (j’étais effrayée de la faire tomber) en pleurs. Une émotion folle « ça y est, enfin, c’est fini !»… le soulagement total ! Mon mari a les larmes aux yeux, et ensemble dans cette ocytocine, on rencontre notre fille. Il la trouve magnifique ; moi, je ne m’attendais pas à ce visage, je dois l’apprivoiser (il m’a fallu quelques jours pour être honnête !).
Ce peau à peau était magique, on était dans notre bulle, tout autour de moi était flou… pas de souvenir de ce placenta qui nait, pas de souvenir de cette épisiotomie à recoudre. Mais une phrase du gynéco présent ce jour-là (ce n’était pas ma gynéco, elle était en vacances – elle sera là pour la naissance de Rose) a fait basculé cette ambiance, il m’a volé cette ocytocine. Une phrase sur mon anatomie du moment qui est gravée encore aujourd’hui dans ma mémoire, une violence verbale. J’ai mis beaucoup de temps à en parler, j’ai dû la travailler en kinésiologie.
Je garde un excellent souvenir de cet accouchement, avec les connaissances du moment, c’était juste de le faire comme il s’est fait. Une première expérience d’enfantement !
Aujourd’hui, notre Lily a 15 ans. Elle est si belle ! Je suis fan d’elle. J’adore la regarder, l’observer, l’admirer, j’aime quand elle parle de sa passion, l’équitation. Je la vois mûrir, grandir, s’épanouir. C’est une ado adorable, qui fait sa vie en confiance. Quel honneur et quel bonheur de l’avoir dans nos vies !
Merci ! Lily, on te souhaite un merveilleux anniversaire.
On t’embrasse,
Tes parents et Rose !